"Ce qui m'intéresse dans la transposition à la scène d'un travail d'écriture autofictionnelle, c'est précisément la question de cette distance avec la vie. Avec le moi, avec le je. Le théâtre est fait de ça. De cette distance avec soi. De ce grand (ou de ce petit) écart, de ce "jeu", précisément, entre l'acteur et le masque.
Lorsque j'ai proposé aux trois actrices de Petite Musique de Filles de travailler sur l'autofiction au théâtre, je voulais qu'elles se placent à cet endroit-là, celui où le processus intime de la reviviscence rencontre la joie - enfantine et immense - de l'invention.
Je voulais aussi porter à la scène une parole féminine qui soit authentique. Sans le texte d'un auteur. Sans celui, même, d'une autrice. Laisser trois jeunes femmes s'écrire elles-mêmes. Faire entendre leur petite musique. Leur musique d'aujourd'hui."
Pierre-Benoît Duchez